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Planning familial pour les futures mamans
Lieu de consultation et d’écoute anonyme et gratuit, le Planning familial a échappé à une baisse de subventions de l’Etat. Il reste une structure capitale en matière d’éducation sexuelle. Devant la grande table ronde du Planning familial de Strasbourg, Francine Mayer s’apprête à accueillir un groupe de jeunes filles. Féministe et militante de la première heure, elle est bénévole au Mouvement français pour le planning familial (MFPF) depuis plus de 30 ans...

Elle fait partie de la douzaine de conseillères qui, du lundi au samedi, tiennent des permanences à Strasbourg et Bischheim. Là, elle reçoit des jeunes – filles et garçons – lors de séances d’information collectives. « Une façon pour eux de se sentir moins isolés face à leurs problèmes », confie-t-elle.

Contourner le tabou familial

Le MFPF, fondé en 1956 sous le nom de « Maternité heureuse », a une double activité. C'est d'abord un centre de planification où des médecins prescrivent pilule contraceptive et tests de dépistage du sida. C'est aussi une permanence d’information et de conseil sur les questions ayant trait à la sexualité, la violence conjugale... Mais la structure a été menacée dernièrement : la loi de finances pour 2009 prévoyait une diminution de 42% des subventions de l'Etat au conseil conjugal et familial. Le 19 février dernier, le ministre des Relations sociales, Brice Hortefeux, a toutefois assuré aux responsables du MFPF qu’il garantirait leurs crédits jusqu’en 2011. Chaque année, 450 000 personnes ont recours aux services du Planning familial. Dans le Bas-Rhin, elles étaient 19 135 en 2007.
Francine Mayer a vu les générations de femmes défiler. Et les comportements changer. « C’est le plus souvent pour obtenir la pilule contraceptive que les filles se rendent au Planning », explique-t-elle. Depuis sa légalisation en 1967, la pilule est de plus en plus utilisée et concerne aujourd’hui 58% des femmes utilisant un moyen de contraception. Dans les centres de Strasbourg et de Bischheim, 2286 prescriptions ont été enregistrées en 2007. La moitié concernait des mineures. Pour elles, passer par le Planning pour obtenir la pilule est le seul moyen de se préserver d’une grossesse sans rien payer, et surtout sans avoir à en parler à leur famille.
Car le Planning familial apparaît bel et bien comme un moyen de contourner ce qui reste un tabou entre les adolescents et leurs parents. « C'est un lieu de confidentialité très bien identifié par les jeunes », estime Mine Gunbay, conseillère municipale socialiste, déléguée au droit des femmes et à l’égalité des genres.

Plus de 200 000 IVG par an

« Certaines adolescentes souffrent d’un manque d’éducation sexuelle, rappelle Francine Mayer. Il est courant de rencontrer des filles qui pensent encore qu’elles ne peuvent pas tomber enceintes après leur premier rapport sexuel. » Des lacunes qui, selon une infirmière scolaire strasbourgeoise, « touchent toutes les couches sociales » et expliquent en partie le nombre important de grossesses non désirées. Malgré la profusion d’informations sur les moyens de contraception, ce nombre ne diminue pas. En France, plus de 200 000 femmes pratiquent encore chaque année une interruption volontaire de grossesse (IVG), dont 13 000 mineures.
« Il nous arrive d'accompagner des adolescentes à l'hôpital, car elles doivent être avec un adulte pour pouvoir subir un avortement », explique Francine Mayer. Les conseillères sont parfois amenées à dépasser leurs missions initiales, et à flirter avec l’illégalité. « On reçoit des femmes qui ont dépassé le délai légal de 12 semaines de grossesse. On les guide pour aller avorter à l'étranger. »
Mariage forcé, maltraitance, viol : les conseillères du Planning doivent faire face à toutes les situations délicates que vivent les jeunes filles qui viennent les voir. :« Un jour, une fille est venue accompagnée de son petit ami. Quand on lui a dit qu’il ne pouvait pas assister à la consultation médicale, il est devenu fou furieux. On a dû appeler la police », raconte Francine Mayer. « Les jeunes ont du mal à avoir une image saine de la sexualité, à être respectueux de leur partenaire quand ils sont confrontés à la violence ou à la pornographie qu’ils trouvent sur Internet », s’indigne l’infirmière scolaire. Le Planning familial, en tant que lieu d’écoute et de dialogue, tente de rétablir les frontières entre le fantasme et la réalité. « On ne s’imagine pas le nombre de garçons qui pensent que les filles acceptent toutes les propositions, qu’elles ne tombent jamais malades ni enceintes. C’est pourquoi le Planning est peut-être encore plus utile qu’il y a 20 ans. »

Auteurs: Tiffany Blandin - Enora Ollivier - Chloé Rémond
Source: http://mcsinfo.u-strasbg.fr