Avant tout, il faut oser. Oser et apprendre à bien nouer l’écharpe. Mais après, les bienfaits pour le bébé et la maman (ou le papa) sont multiples. Sage-femme en Alsace, Édith Vicquery a un regret : ne pas avoir connu le portage en écharpe lorsque son fils était bébé. « J’aurais adoré ! Mais à l’époque, les pédiatres conseillaient plutôt de ne pas garder les enfants contre soi, pour qu’ils s’habituent...

C’est n’importe quoi : le premier besoin d’un bébé, c’est d’être contre sa mère. » Les temps changent. Les conseils aux jeunes parents aussi. « Auparavant, les gens portaient leur bébé, rappelle Édith Vicquery. Avec la Révolution industrielle, d’autres méthodes et contenants sont apparus. Le portage a perdu son sens. Tout au moins dans notre civilisation ». Pourtant, depuis quelques années, le portage en écharpe revient au goût du jour. « C’est le retour au naturel, note la sage-femme. Comme les couches lavables ou les produits de toilette bio. On redécouvre des méthodes anciennes ». Ce dont se félicite la professionnelle, qui s’est penchée sur la question du portage en écharpe. Et sur ses multiples bienfaits.

« Le premier frein, c’est que les gens n’osent pas. Ils ont des appréhensions et des a priori. Ils ont peur de manipuler bébé alors qu’il faut jouer avec lui. Ils pensent aussi que le bébé a le dos cassé, qu’il est saucissonné et pas à l’aise. C’est faux. Au contraire : dans l’écharpe, il adopte une position physiologique qui respecte complètement l’enfant. » Ce qui n’est d’ailleurs pas toujours le cas dans les porte-bébés, très à la mode, qui ont contribué au retour de l’écharpe. « Dans le porte-bébé, l’enfant est en suspension. Une position qui ne respecte pas toujours son développement. ». Le portage en écharpe permet d’avoir bébé contre soi. « Il découvre ainsi le monde avec sa mère ou son père. Il est stimulé par la présence de ses parents, ce qui est bon pour sa socialisation. Et l’écharpe est tellement pratique ! Il est possible de partir en balade en toute sécurité. L’écharpe favorise aussi l’allaitement, en toute discrétion, le sommeil et la digestion. Et évite aussi la tête plate de certains bébés trop posés. »

Pour les parents aussi, l’écharpe est bénéfique. Maman (ou papa) a les mains libres pour faire autre chose. À une condition, très importante, néanmoins : l’écharpe doit être correctement nouée. « Le nouage est primordial, répète Édith Vicquery. Il est essentiel d’apprendre à bien faire le nœud. Il en existe une quarantaine de différents, pour porter bébé sur le ventre, sur le dos, sur le côté… Mais en maîtriser un ou deux est largement suffisant. En fonction du poids du bébé. Car l’écharpe permet de porter des enfants jusqu’à 30 kg, environ 3 ans ».
Un autre frein : le prix. L’écharpe doit mesurer 2,50 m à 5,20 m et être d’un tissu spécial pour s’étendre tout en tenant bien le bébé. Un investissement de 60 à 130 €, en fonction des modèles. Mais comme le reconnaît une maman, venue apprendre le nouage avec Édith Vicquery, « l’essayer, c’est l’adopter ! » Pour apprendre à porter, il faut se tourner vers les associations de mamans. Grâce à Internet, les contacts ne manquent pas.

Echarpes de portage : www.storchenwiege.fr

Source: www.lepays.fr